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Des hommes dans la guerre
Portraits d'hommes dans la guerre
1914 -1918
Nous allons vous raconter le destin des quatre frères Gendron puisque se sont les seuls souvenirs écris et conservés par des familles que nous avons réussi à retrouver. Dans ce livre comme il fut indiqué dans la page d’introduction, nous parlerons ici que des morts de la Grande Guerre. Mais une exception est faite avec un des frères Gendron survivant, puisque son destin est lié à l’un de ses frères. Les témoignages proviennent d’un article rendant hommage aux frères Gendron, publiés après la guerre par un journaliste au LE PAYSAN, journal le Nouvelliste agricole.
Ils étaient quatre frères…
Tous humbles artisans de Bais travaillant le cuir. Trois étaient cordonniers, le plus jeune était bourrelier. Fils d’une veuve estimée de tous, ils servaient l’église par le chant et la musique et étaient les bouts en train des œuvres de la paroisse. Alfred, l’aîné appuyait solidement sa mère et tenait la place du père. Celui-ci disparu depuis longtemps, avait laissé une forte formation à son aîné et une profonde impression à tous. Voici une lettre qui mérite être citée et qui en est la preuve émouvante. Elle est écrite par Alfred, l’aîné 28 ans, à Léon, plus jeune de 7 ans, qui vient d’entrer au régiment à Granville.
« J’ai souhaité citer presque tout entière cette lettre qui en dit long sur la mentalité de la famille dont nous continuerons de parler vendredi prochain. Elle fait prévoir que des fils d’un tel père, que des frères de telle trempe devaient aller jusqu’à l’héroïsme ».
« Mais si, malheureusement, nous étions obligés de prendre part à la guerre, nous aussi, un jour, nous saurions faire notre devoir ». Ces paroles que le frère aîné écrivait le 11 octobre 1913 à son frère plus jeune entrant à la caserne, devaient, moins d’un an après, trouver hélas, leur application, et pour lui et pour ses trois frères. En effet le 2 août 1914, la mobilisation d’un seul coup appelait les 4 fils de la veuve Gendron ! Alfred l’aîné, né le 17 juillet 1885 ; René, le cadet, né le 6 avril 1890 ; Léon, le 3ème, né le 15 février 1892 et Eugène, le jeune né le 7 juin 1893.
J’étais présent au moment du départ des quatre vaillants garçons. « Je vous confie au bon Dieu, à la bonne Vierge, à Sainte Anne et à Saint Marse. Je prierai pour vous, priez avec moi et revenez vite avec la victoire ».
Il en faudrait moins pour tirer des larmes des cœurs les plus durs. Aussi je mêlais mes larmes aux larmes de tous. Après un lourd silence de pensées, tour à tour les quatre mobilisés, Leur petit paquet de voyage à la main. Ils s’approchèrent de leur maman pour un baiser qui, pour trois, devait être le dernier ! En donnant le sien, le troisième, Léon, dit simplement ces mots qui me frappèrent beaucoup : « Maman, tu seras fière de nous ! ».
Soldat GENDRON Léon Alfred, né le 15 février 1892 à Bais au “Bourg”. Fils de René et de Aimée Huchet. Domicilié à Bais au “Bourg”. Cordonnier.
Affecté au 2ème Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi, le 29 août 1914 à Guise (Aisne), à l’âge de 22 ans. Sépulture Inconnue, disparu sur le champ de bataille. Jugement rendu par le tribunal de Vitré le 8 décembre 1920.
Transcrit à Bais le 28 décembre 1921. Décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile de bronze
Soldat GENDRON René Marie Joseph, né le 6 avril 1890 à Bais au “Bourg”. Fils de René Henri et de Aimée Anne Huchet. Domicilié à Bais au “Bourg”. Cordonnier.
Affecté au 2ème Régiment d’Infanterie. Tué à l’ennemi, le 29 août 1914 à Puisieux (Aisne), à l’âge de 24 ans. Sépulture Inconnue, disparu sur le champ de bataille. Jugement rendu par le tribunal de Vitré le 8 décembre 1920. Transcrit à Bais le 3 février 1921. Décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile d’argent.
Soldat de 2ème classe GENDRON Alfred Marie Aimé, né le 17 juillet 1885 à Bais au “Bourg”. Fils de René et Aimée Huchet. Domicilié à Bais, le “Bourg”. Cordonnier.
Affecté au 336ème Régiment d’Infanterie, 6ème Bataillon. Décédé de blessures de guerre le 5 octobre 1914 à l’ambulance de l’Ecole normale des filles, Rue Jean Baptiste Clément. Hôpital de La Chapelle (Marne), à l’âge de 29 ans. Sépulture : Cimetière de Bais, carré du monument aux morts 14/48. Jugement rendu au dernier domicile à Bais, le 3 février 1921. Décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
GENDRON, Eugène Marie Joseph. Aux armées le 06/08/14. Blessé le 07/10/14 par éclat d’obus à la cuisse gauche. Blessé évacué le 19/07/17 à Verdun par chute fracture radius droit. Rentré au dépôt le 13/10/17. Hôpital campagne 105 à Rennes le 16/03/18. Au dépôt le 26/04/18. Aux armées le 23/07/18. Au 48ème RI.
HOUGET PIERRE
Cette histoire est consacrée, à homme qui a suvécu à la guerre. Pierre Houget, né le 28 juillet 1899, est engagé dans la Grande Guerre à 11 jours de ses 18 ans. Il est le troisième fils d’une fratrie de quatre frères. Louis, né en 1892, est grièvement blessé le 24 septembre 1915 et amputé d’une jambe. Son second frère, Jean Marie, né en 1898 et incorporé le 2 mai 1917, passe au 47ème RI et au 41ème RI du 11 mai 1918 et le 27 mai 1919, puis rejoint le 4ème Régiment de Zouaves à Tunis. Quant au dernier frère, Paul, né en 1902, il ne fut pas mobilisé dans la Grande Guerre.
Pierre Houget est un engagé volontaire pour la durée de la guerre le 07/08/17 au titre du 2ème Régiment de Zouaves. Arrivé au corps, soldat de 2ème classe le 09/08/17, il passe au 4ème RZ aux armées le 30/01/18. Il est cité à l’ordre de la division n°196 du 21/04/18 avec la mention suivante : « Zouave d’élite engagé de la classe 1919, a fait l’admiration de ses camarades par son courage et son sang-froid le 30/03/18, lors de l’attaque allemande sur nos lignes, a abattu un groupe d’ennemis au moment où il allait prendre pied dans nos tranchés ». Blessé à Parcy-et-Tigny (Aisne) par une balle de mitrailleuse au tiers supérieur de la face externe de la cuisse gauche, il est évacué le 20 juillet 1918.
Il rentre au CID le 23/09/18 puis rejoint son corps aux armées le 12/10/18. Il est nommé zouave de 1ère classe le 13/12/18. Passé au 4ème RZ à Tunis, il embarque à Marseille le 09/01/19. Il rentre en France le 06/07/20 puis renvoyé dans ses foyers et rayé des contrôles le 07/08/20.
Affecté dans les réserves au 9ème RZ, il est rengagé pour trois ans le 15/07/27 comme soldat au titre du 58ème RAC à Libourne. En stage à l’école d’application de cavalerie de Saumur, division des élèves maréchaux du 01/04/28 au 30/09/28, il obtient le brevet de maître maréchal ferrant avec la mention « très bien ». Rengagé pour 2 ans le 02/01/29, il embarque à Marseille pour la Chine le 23/08/29.
Il débarque à Shanghai le 27/09/29 où il est affecté au groupe mixte de Chine artillerie coloniale le dit jour. Nommé maréchal des logis maître maréchal ferrant le 01/03/31, il fut admis dans le corps des sous-officiers de carrière à compter du 01/08/31. Il embarque à Shanghai le 26/03/32. Il est alors en congé de fin de campagne pour trois mois et 24 jours.
Il embarque à Marseille le 26/06/36 à destination du Levant et débarque à Beyrouth le 02/07/36 où il est affecté au régiment d’artillerie coloniale du Levant jusqu’au 03/07/38. Il est rayé des cadres de l’armé d’active le 15/07/39 et passe dans la réserve de l’armé d’active à la même date. Il est alors admis à faire valoir sa pension de retraite du jour où il sera rendu à la vie civile.
L’armée du Levant en état de guerre du 02/09/39 au 25/06/40. Intérieur à l’armée du Levant du 26/06/40 au 23/02/41. A l’armée du Levant zone des ports du 25/05/41 au 06/09/41.
En mer du 07/09/41 au 15/09/41. Renvoyé dans ses foyers le 19/10/41, il se retire à la Selle Craonnaise et rappelé à l’activité au C.T.T.C. de Coëtquidan le 01/10/44. France zone des armées du 01/10/44 au 08/05/45. Il est rayé des contrôles le 01/07/1946.
Selon la photo du haut : La première médaille est la Croix de Guerre avec étoile d’argent. Et les secondes, la Médaille commémorative de la guerre 1914-1918, ou appelée la « médaille des poilus ».
La suivante est la médaille de la Grande Guerre pour la Civilisation. Mais Pierre Houget aura dans les années suivantes plusieurs autres médailles, dont la médaille militaire et différentes autres décorations commémoratives.
La médaille militaire. La Croix du combattant 14-18. La médaille commémorative du Levant. Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieures La médaille des blessés de guerre.
C’est sur la commune de Bais en Ille et Vilaine que Béatrice BEDOUET, épouse POUCHARD donne naissance, le 14 février 1879, à son fils Jules. Après une enfance dans un milieu très catholique, le petit Jules rentre en 1893 au collège St Augustin de Vitré. Elève très doué il poursuit ses études au grand séminaire, qu’il complète par une formation au professorat à Paris. Il enseignera alors la philosophie au collège de Tivoli à Bordeaux.
C’est pour ses brillantes qualités de pédagogue et sa parfaite maîtrise de l’allemand qu’il est remarqué par le Prince et la Princesse de Bourbon-Parme qui lui confient, en tant que précepteur, l’éducation de leurs enfants, et en particulier celle de la princesse Zita future impératrice d’Autriche et reine de Hongrie.
En 1914 il est d’abord aumônier volontaire auprès du 1er Régiment des Fusiliers Marins, puis des Canonniers Marins. C’est à ce titre qu’il participe à la retraite de Gand et à la bataille de Dixmude. Déjà décoré de la croix de guerre avec palme ainsi que de la croix d’honneur de Belgique, il reçoit la croix de la Légion d’Honneur le 17 décembre 1915. Titularisé au grade d’aumônier temporaire, il participe entre 1916 et 1918 aux opérations de la Somme, du Chemins des Dames, de Champagne, de Malmaison et de l’Argonne. Il est blessé le 6 août 1916 par l’explosion d’un obus ennemi tombé près de lui qui a provoqué une double perforation du tympan droit.
Entre 1918 et 1921 il dirige comme aumônier, la maison de repos de la direction navale de Syrie à Hammana (Liban). Rapatrié pour raison de santé, il termine sa carrière en 1924 dans la marine comme aumônier sur la «Jeanne d’Arc» et fonde en 1926 l’Amicale des Fusiliers Commandos Marine. Devenu vicaire à Saint Mandé (diocèse de Paris), il consacre son temps autant à des conférences sur « l’homme » auprès de l’élite catholique parisienne qu’à la participation à des œuvres caritatives pour lesquelles il fait participer la presse à ses demandes de dons en faveurs des plus défavorisés. C’est un « Abbé Pierre » avant l’heure. Dans les années 1930 il revient dans l’armée en tant qu’aumônier de l’hôpital militaire de Begin et en 1939, alors que la guerre éclate, il retourne dans sa ville natale de Bais.
Le 27 juin 1940, alors qu’il est le vicaire de la paroisse Saint Louis à Brest, un aumônier allemand l’informe qu’un homme de Plouguerneau va être fusillé. Le lendemain matin il donnera la communion en viatique à Jean Marie Kérandel qui sera le premier civil fusillé du Finistère.
Résistant actif, il avait pris le nom de code : CORENTIN il poursuit une activité clandestine en faisant passer des jeunes gens en Angleterre. C’est pour cette raison qu’en retournant à Paris pour s’occuper du Conseil des Œuvres de Mer il est arrêté par la Gestapo le 27 janvier 1944. Déjà en mauvaise santé, celle-ci se dégrade suite aux mauvais traitements subis en prison. Face à son mutisme la Gestapo le libère. Il s’éteint à son domicile de Saint Mandé le 7 février 1944 à 11h00 où furent célébrées des obsèques officielles. Lors de son enterrement suivaient son corbillard « des délégations d’anciens combattants, des oeuvres auxquelles il s’est dévoué, des hommes de toute opinion... et de toutes les classes de la société ». Une rue sera rebaptisée à son nom à Saint Mandé et une plaque placée sur la maison qu’il habitait. Quelques mois plus tard son corps sera inhumé dans sa ville natale de Bais, la rue de son ancien domicile porte actuellement son nom ».
Jules Pouchard est réformé n°2 en 1914. Puis il devient aumônier volontaire au 1er régiment de fusiliers Marins le 11 septembre 1914. Rejoins le régiment des Canonniers marins le 17 décembre 1915.
Puis le Bataillon des Fusiliers Marins le 30 septembre 1918. Il est aumônier de la Mission navale de Syrie de 1919 à 1921. (Port Saïd et Beyrouth entre 1920 et 1921). A pris par aux actions suivantes : La retraite de Gand du 9 au 16 octobre 1914. La bataille de l’Yser, la défense de Dixmude du 16 octobre au 16 novembre 1914 Steenstraete, la bataille de l’Yser, le 23 novembre 1914.
1ère La Croix de guerre, le 17 décembre 1914. Ordre N°223. Citation à l’ordre du régiment des Canonniers-Marins. Étoile de bronze.
Les combats Nieuport en 1915 - Verdun du 19 février au 15 juin 1916 - La bataille de Somme du 1er juillet au 29 décembre 1916 - Le Chemin des Dames du 9 avril à mai 1917 - La bataille Champagne du 9 mai au 19 juin 1917 - La bataille de la Malmaison du 23 octobre 1917 au 25 octobre 1917 - Les combats de l’Argonne du 8 février au 13 mai 1918 - La bataille de Montdidier du 18 mai au 7 septembre 1918 -Le Chemin des Dames, le 30 septembre 1918.
Ses décorations selon sa photo
2ème : Ordre à l’Armée. (Palme), le 1er février 1915. (J.O, du 25 février 1915) : « Resté seul aumônier de la brigade, a toujours montré le plus grand courage et le plus grand dévouement à secourir les blessés jusque sous le feu de l’ennemi ».
3ème : Chevalier de la Légion d’Honneur, le 17 décembre 1915. (J.O, 18 décembre 1915) : « Aumônier du 1er régiment de Fusiliers Marins pendant toute la campagne ; a fait preuve dans l’accomplissement de son ministère, d’un dévouement, d’une activité, d’un mépris du danger qui ont été, pour les hommes, un précieux réconfort. Cité à l’ordre de l’armée pour sa conduite pendant la journée du 17 décembre 1914 ».
4ème : Ordre des canonniers marins, (fourragère jaune et verte le 4 octobre 1917 : « N’a cessé de faire preuve de plus bel esprit de devoir dans l’exercice de ses fonctions, séjournant toujours au milieu des unités les plus exposées, notamment à Verdun de février à juin 1916, sur la Somme de juillet à décembre 1916, en Champagne d’avril à juin 1917, en Belgique de juillet à octobre 1917.
5ème : Chevalier de l’Ordre de la Couronne de Belgique avec une palme en 1919.
6ème : La Croix de guerre belge en 1919.
7ème : La Médaille de la Grande guerre (la « médaille du poilu ») 1914/1918 (loi du 23 juin 1920).
8ème : Officier de la Légion d’Honneur, le 30 avril 1921. (J.O, du 8 juillet 1921).
9ème : La Médaille commémorative de la bataille de l’Yser du 17 au 31 août 1914.
10ème : La Médaille commémorative avec agrafe Levant (à partir du18 juillet 1922).
11ème : La Croix du Combattant 1914/1918 (à partir du 28 juin 1930).
12ème : Médaille de la Victoire le 28 décembre 1938 (Modèle Pautot-Mattei).
La guerre de 1939-1945
Fils de Louis Marie-Joseph et de Louise Marie-Ange Marcelline Chopin. Domicilié au “Coudray” en Bais. Célibataire. Affecté au 10ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire. Tué par un éclat d’obus le 7 juin 1940 à Caix (Somme), à l’âge de 27 ans. Sépulture : Caveau familial, cimetière de Bais, corps rapatrié en janvier 1949. Le soldat Lefeuvre a été cité à l’ordre du corps d’armée (journal officiel du 14 novembre 1941). Décoré de la Médaille militaire et Croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume.
L’ordre est donné le 6 juin au soir à la 7ème et à la 9ème batterie du 10ème R.A.D, qui est équipée de 2 canons de 75, d’un repli sur la côte 109 à 150 mètres du carrefour, (route de Harbonnières), à la sortie ouest du village de Lihons. La nuit se passe sans un coup de canon. Le 7 juin 1940 au matin, à 5 h 30 au lieu dit « Maison Rouge » au nord de Rosières en Santerre, toujours en poste de défense, le terrain est abandonné par les batteries, le détachement se replie au nord du village de Caix, situé à la côte 92.
La 9ème batterie se met alors en position antichars face à la ferme Denizard, pour prendre en enfilade la route de Harbonnières, situé au nord de Caix. La 7ème, se place à l’Est qui prend en enfilade la route de Rosières. Le village est déjà entouré par des motocyclistes d’une unité de reconnaissance allemande avec ses automitrailleuses. L’ennemi se présente sur les hauteurs face aux deux batteries du 10ème R.A.D, un rapide combat s’engage avec la troupe allemande. Un obus est tiré par un des chars ennemis et atteint un caisson d’obus du 10ème R.A.D qui explose tuant sur le coup huit hommes : Le maréchal des logis Chef Guénégo, le trompette Le Collen, le soldat Lefeuvre, le soldat Rubio, les conducteurs Josse et Boscher et aussi le maréchal des logis Le Floch, de l’État Major du Groupe, qui était aussi le très dévoué aumônier et un soldat non identifié par la suite.
Les corps resteront sur le champ de bataille jusqu’au 17 juin et inhumés après le retour dans le village des premiers Caixois.
Le massacre à Beaufort-en-Santerre. L’adjudant-chef Bibaut Marcel de la 9ème batterie sera le seul rescapé de l’attaque, il se joint à un détachement du 41ème R.I, commandé par le sous-lieutenant Louis Primel de la 1ère compagnie. Il est environ 8h00 ils prennent la direction du sud et font une pause entre Caix et le Quesnel. Ils reprennent leur marche pour arriver au Quesnel, traversent la nationale Amiens Roye et se dirigent vers Hangest en Santerre distant de 1 km environ. Là ils sont pris sous le feu des auto-mitrailleuses et des side-cars allemands, ils se défendent jusqu’à épuisement de leurs munitions, le détachement du 41ème R.I n’a pas d’autre solution que de se rendre. Durant ce combat, les hommes comptabiliserons un tué et 4 à 5 blessés. Les allemands perdront une automitrailleuse avec plusieurs blessés et quelques pertes matérielles.
Les prisonniers sont rassemblés dans un petit chemin en contrebas du Quesnel, les allemands demandent qui commande le détachement, moi réponds le sous-lieutenant Primel, il est 10h20, une discussion s’ensuit entre les officiers, le sous-lieutenant Primel est embarqué par les allemands dans un side-car vers le village de Chilly dans camp de rassemblement de prisonniers de guerre. Le petit groupe de 35 soldats prennent la route en passant par le Quesnel et Beaufort en Santerrre, distant de 5 km, avec des blessés parmi les hommes. Arrivés à Beaufort, il est environ 11h30 ce 7 juin 1940, les hommes sont réunis et exécutés sommairement par une unité de la SS Reconnaissance Battalion Der Führer.
Source et documents : Travail de recherche de Gérard Bourel, petit-fils de L’adjudant-chef Bibaut. Souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19ème division pendant la guerre. R.P Louis Bourdais, Ancien Aumônier militaire.
La guerre D’Indochine 1946-1954
Maitre ouvrier BEDIER Roger Marcel, né le, 12 mai 1933 à Bais.
Fils de Marie-Joseph et de Béatrice Marie Valentine René Sébille.
Domicilié au “Pas-Gagné” en Bais. Célibataire.
Affecté au 7ème Régiment de Génie. 31ème Bataillon du Génie.
Décédé le 15 juillet 1954 au (Nord Vietnam).
Circonstances : Prisonnier le 8 mai 1954 à Diên Biên Phu. Décédé en captivité au camp 75, (Province de Thanh Hóa), à l’âge de 21 ans.
Sépulture : Non connue. Observations : Déclaré mort pour la France. Médaille Commémorative de la Campagne Indochine. Médaille coloniale avec agrafe «Extrême-Orient». Croix de Guerre TOE avec étoile d’argent.
Engagé volontaire pour 3 ans à Rennes le 20 novembre 1952. Versé au 4ème Régiment du Génie pour servir à Madagascar, part au stage à l’école du Génie à Angers le 13 janvier 1953.
Mise en route dans le centre de rassemblement T.O.E du 7ème Régiment du génie à Avignon le 2 juin 1953. Il prend le bateau le 19 juin 1953 à Marseille et débarque à Saïgon le 10 juillet. Il alors affecté au 31ème Bataillon de Génie à partir du 11 juillet 1953.
Le 1er août 1953, l’unité stationne à Dap-Câu. Le 4 janvier 1954, le 31ème Bataillon de Génie fait mouvement par convoi routier sur Kien-An, le 3 févier et arrive le dit jour. Roger Bédier intègre l’échelle de solde n°2 à compter du 5 mars 1954, étant titulaire du C.A.T.2 « Charpente-bois », obtenu le 25 avril 1953. Il est ensuite parachuté sur Diên Biên Phu dans la nuit du 21 au 22 avril 1954. Il participe à l’opération « Castor » du 22 avril au 7 mai 1954.
Il est porté disparu le 8 mai 1954, fait prisonnier lors de la chute du Camp retranché de Diên Biên Phu. (Selon son dossier personnel, Roger Bédier est mort de maladie, de la dysenterie à Thnh M Th Diên Th Xuân, province de Thanh Hóa).
Le camp retranché de Diên Biên Phu, par sa situation excentrée d’Hanoï, n’a pas bénéficié de fortifications en béton pouvant résister à un bombardement massif. On ignorait même d’ailleurs que le Viêt Minh disposait de cette puissance de feu en Artillerie. Les blockhaus, abris, bâtiments du camp retranchés furent donc bâtis principalement en bois, ainsi que les structures des tranchées. Nul doute que la présence de menuisiers ébénistes dans ces cas précis furent très utiles dans tout le camp retranché avant la bataille et pendant pour étayer les dommages effectués par les bombardements.
Le camp 75 était situé dans la province de Thanh Hoa, à 150 km au sud d’Hanoï. Pour le 31ème bataillon de marche du génie à Dien Bien Phu était composé de deux compagnies (de la 2ème et 3ème Compagnies).
Autres informations : Il est fait prisonnier le 8 mai 1954 à la chute du camp retranché. Il décède en captivité au camp de représailles 75 du Vietminh - Notes de Mémorial: le lieu de décès (Diên-Biên-Phu) est purement administratif les prisonniers ont été acheminés dans une longue marche vers la Chine pour les soustraire à d’éventuelles tentatives de libération par l’armée française - Du 1er mai 1949 au 1er mai 1956, le 31ème R.G. met sur pied le 31ème Bataillon de Marche du génie, pour servir dans la campagne d’Extrême-Orient. Dans toute la péninsule indochinoise, mais surtout au Tonkin, le 31ème B.M.G. participe aux combats et particulièrement à Diên-Biên-Phu, assurant travaux, création et l’entretien d’axes routiers et de pistes d’aviation, construisant ponts et abris, protégeant ou déminant, combattant avec l’infanterie dans les contre-attaques au lance flammes, jusqu’à la chute du camp retranché, perdant ainsi 21% de ses effectifs. Sur l’ensemble des sapeurs du 31ème B.G., soit 331 personnels, il y a eu 24 tués et 76 blessés ; sur les 294 prisonniers, 47 ont disparu sans traces.
Le 31ème Bataillon du génie, créé le 1er mars 1946 à Port Lyautey, est l’héritier et le conservateur des traditions et des valeurs de nombreuses unités qui se sont succédées au Maroc. Chaque sapeur du 31 se doit de les connaître et les perpétuer. La marraine du 31 est aussi là pour lui parler du passé. Mme Colette Eoche Duval est la femme d’un officier qui a servi au 31 lorsqu’il était encore installé à Kenitra, anciennement Port Lyautey.
Après la remise sur pied, le 1er mars 1946 à Port-Lyautey, les hommes du 31ème Régiment du Génie se remettent à la tâche, lançant des dizaines de ponts et réalisant des centaines de kilomètres de routes et de pistes, tout en renforçant d’autres unités dans leur mission de sécurité.
Du 1er mai 1949 au 1er mai 1956, le 31ème R.G. met sur pied le 31ème Bataillon de Marche du génie, pour servir dans la campagne d’Extrême-Orient. Dans toute la péninsule indochinoise, mais surtout au Tonkin, le 31ème B.M.G. participe aux combats et particulièrement à Dien-Bien-Phu, assurant travaux, création et l’entretien d’axes routiers et de pistes d’aviation, construisant ponts et abris, protégeant ou déminant, combattant avec l’infanterie dans les contre-attaques au lance flammes, jusqu’à la chute du camp retranché, perdant ainsi 25 % de ses effectifs. Le 31ème B.M.G. se voit distingué par de nombreuses citations collectives et confier la garde du drapeau du Génie d’Extrême-Orient. De retour au Maroc, le 31ème B.M.G est dissout et devient le 62ème B.G. Il reprend ses missions, avec pour base Port Lyautey.